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SMTPC, un an après

On se rappelle qu’il y a un an étaient publiés les résultats de la tentative d’expropriation de Vinci et Eiffage des actionnaires minoritaires de leur filiale cotée en Bourse SMTPC, et que c’était un échec retentissant avec 94 % des actionnaires concernés ayant refusé d’apporter leurs titres à l’OPA.

La publication des comptes 2022 de SMTPC confirme toute la fausseté du plan d’affaires bâti par les majoritaires pour exproprier à vil prix : la marge d’EBE atteint son plus haut historique à 78 % contre 73,3 % planifié ; le BFR annoncé à – 7 % des ventes est à – 20 % ; les investissements hors finalisation de la construction de la bretelle Schlœsing achevée dans quelques mois sont à 1,1 M€ contre 1,75 M€ prédits.

Alertée par des actionnaires vigilants, l’AMF n’avait pas été dupe et a imposé à Vinci et Eiffage l’interdiction de faire une nouvelle offre avant avril 2025 à un prix supérieur à celui de l’OPA ratée, minoré des dividendes versés, soit actuellement 25,1 €. Comme le cours d’hier est de 28 €, les actionnaires minoritaires n’ont pas à regretter leur choix, d’autant que dans l’intervalle, l’indice boursier a progressé deux fois moins vite.Plus généralement, cette position novatrice et ad hoc de l’AMF pour lutter contre les offres à 2 tours (prix bas au premier tour pour ramasser les actions des naïfs ou étourdis, suivis dans les 12 mois d’une offre à un vrai prix équitable) semble produire ses effets dissuasifs, tant les émetteurs préfèrent pour l’instant proposer le bon prix du premier coup, plutôt que de prendre le risque de différer de 3 ans un retrait de cote. En effet, tous les retraits de cote annoncés depuis un an ont franchi le seuil des 90 % les permettant, montrant que le prix n’était pas mauvais. Et c’est tant mieux ainsi.