Catégories
Billets

SMTPC ou comment une société cotée, filiale de VINCI et d’Eiffage, aux comptes audités par KPMG, peut-elle oublier le principe comptable de base de rattachement des charges aux produits de l’exercice ?

SMTPC ou comment une société cotée, filiale de VINCI et d’Eiffage, aux comptes audités par KPMG, peut-elle oublier le principe comptable de base de rattachement des charges aux produits de l’exercice ?

C’est le premier mystère de ce printemps quand, par un communiqué de presse publié le 21 mars, SOCIETE MARSEILLAISE DU TUNNEL PRADO-CARENAGE annonce avoir modifié ses comptes 2021, pourtant arrêtés et publiés un mois auparavant. Ceci est rarissime pour une entreprise cotée, surtout quand elle est l’objet d’une offre publique de ses deux actionnaires majoritaires qui veulent racheter (au rabais) les actionnaires minoritaires.

La raison ? En 2020, SOCIETE MARSEILLAISE DU TUNNEL PRADO-CARENAGE avait amorti les coûts de construction d’un ouvrage qui ne rentrera en exploitation qu’en 2023, en contradiction avec le principe de rattachement des charges aux produits de l’exercice. En 2021, SOCIETE MARSEILLAISE DU TUNNEL PRADO-CARENAGE stoppe cet amortissement jusqu’à l’entrée en fonctionnement de l’ouvrage (2023).

Comment un conseil d’administration où les représentants de VINCI et d’Eiffage cumulent 86 ans d’expérience professionnelle dans les concessions autoroutières, a-t-il pu valider des comptes 2020 contenant une telle erreur de comptabilité ? Et comment KPMG a-t-il pu laisser passer une telle erreur ? 

Le second mystère est de comprendre pourquoi, dans les chiffres corrigés publiés, une réduction du montant des dotations aux amortissements peut-elle se traduire comptablement par une baisse (sic) du résultat net, et non par une hausse ? Comment les capitaux propres peuvent-ils monter alors que le résultat net qu’ils incorporent baisse ? Pour notre part, nous ne comprenons pas. Pas plus que les commissaires aux comptes et experts comptables que nous avons consultés. Mais si vous avez des idées, nous sommes preneurs ! En attendant, l’Autorité des marchés financiers (AMF) – France est saisie.