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Les 2 enseignements de l’AG SMTPC 2022

1/ Un exercice 2022 qui s’annonce record :
Du 1er avril au 15 juin, la fréquentation du tunnel dépasse de 1,7% le niveau de 2019. La thèse selon laquelle la hausse du prix de carburants et le développement du télétravail affecteraient la fréquentation n’est pas confirmée par la réalité. La fréquentation 2022 au 15 juin par rapport à la même période de 2021 est en progrès de 16%. Les coûts étant essentiellement fixes, la marge d’EBE 2022 devrait pulvériser son record de 2021 (78% corrigé des frais de l’OPAS ratée). Le plan d’affaires conçu pour exproprier les minoritaires à 21,1€ prévoyait 75%. . . Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas que le cours de SMTPC ait progressé de 10% depuis janvier contre une chute du CAC 40 de 15%.

2/ Au cours de l’AG, chacun a montré son visage sans fard :
Les deux administratrices dites indépendantes sont absentes alors qu’elles venaient les années précédentes. Pourtant l’une postule à un nouveau mandat, et l’autre fait face à une résolution de révocation. Ce faisant, elles démontrent qu’elles manquent de deux des qualités requises pour les administrateurs, la disponibilité et le courage.

Contrairement à son habitude, le président ne lit pas les réponses aux questions écrites des actionnaires qui sont simplement mises sur le site internet. On comprend mieux cette discrétion en public quand on y lit, ce qui ne figure pas dans sa fiche de renseignements communiquée aux actionnaires, et ce qui n’était pas public jusqu’à présent, qu’il travaille pour Eiffage en siégeant depuis 2012 dans ses commissions de travaux de ses concessions autoroutières.

Le président et les deux administratrices dites indépendantes détiennent chacun 5 actions, soit le minimum requis chez SMTPC. Un investissement de 150€. On trouve mieux pour aligner les intérêts ! Cas unique pour une société cotée, le DG, par ailleurs salarié de VINCI, ne détient aucune action SMTPC.

VINCI et Eiffage, mutiques, montrent par leurs votes tout le dédain qu’ils ont pour une gouvernance équilibrée : c’est eux et eux seuls qui choisissent les deux administratrices indépendantes qui ont recueilli seulement 10% des voix des actionnaires minoritaires dont elles sont censées être les porte-paroles. Encore un record pour une société cotée. Il n’est pas question que les actionnaires minoritaires, qui ont le même poids au capital que VINCI et Eiffage, aient droit au même nombre d’administrateurs. Les résolutions du conseil d’administration contestables en bonne gouvernance (doublement de sa rémunération, réélection de la seconde administratrice dite indépendante, hausse de la limite d’âge du président à 78 ans), ont été adoptées avec le quasi seul support de VINCI et Eiffage, et contre l’avis de la quasi-totalité des actionnaires minoritaires.

L’ancien président retraité et les salariés, malgré la recommandation du conseil d’administration d’apporter les actions à l’offre à 27€, les ont gardées… À ce jour, avec un cours à 29,4€, ils n’ont pas à le regretter.